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Zéro résidu de pesticides, un label qui progresse… tout en surveillant les ressorts du marché

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Le label Zéro résidu de pesticides entame sa quatrième année d’existence. Avec des tendances favorables à plusieurs niveaux : volumes produits, filières couvertes, chiffre d’affaires, mais aussi réduction des IFT. Le président du collectif qui porte le label précise toutefois, le 22 février, rester très vigilant sur l’évolution de la demande.

Zéro résidu de pesticides, un label qui progresse… tout en surveillant les ressorts du marché
Zéro résidu de pesticides, un label qui progresse… tout en surveillant les ressorts du marché

Pour le label Zéro résidu de pesticides, ZRP, le Salon de l’agriculture est l’occasion de communiquer sur les chiffres de l’année écoulée. Gilles Bertrandias, le président du collectif Nouveaux champs, porteur de cette signature, s’est exprimé lors d’un point presse organisée le 22 février. Il y a exprimé les messages qui seront présentés aux visiteurs du SIA. À commencer par les tendances chiffrées du label. ZRP compte désormais 36 références, principalement des fruits et légumes, mais aussi quelques produits transformés (jus de pomme, pâtes, vin). Les volumes vendus ont augmenté de 20 % en 2022 par rapport à 2021, pour un chiffre d’affaires ayant progressé de 9 %, « notamment grâce à la percée des produits surgelés », glisse Gilles Bertrandias.

Trouver la bonne jauge pour éviter les déclassements

Près de 500 producteurs sont impliqués, pour une surface de 4000 hectares en 2022. Une surface qui, elle, recule de 2000 ha par rapport à 2021. « Nous essayons d’adapter notre production au marché, justifie Gilles Bertrandias. L’idée est d'éviter que des produits respectant notre cahier des charge soient rebasculés en conventionnel faute de demande. » Pour 2022, il reste évasif sur l’ampleur de ces déclassements, située dans une fourchette large, entre 10 et 30 %.

Zéro résidu de pesticides… mais pas que

L’adaptation à un marché capricieux est d’ailleurs l’un des axes de réflexion majeur pour ZRP, quatre ans après son lancement. Si les allégations « zéro phyto » restent une valeur sûre, les actuels déboires du bio sont de nature à rendre prudent. « L’enjeu du pouvoir d’achat prend une importance énorme, note Gilles Bertrandias. Nous voulons garder nos prix dans le cœur du marché, mais nous insistons aussi sur le fait qu’il existe d’autres enjeux, qui ont aussi un prix. » En clair, ZRP veut incarner plus que la promesse de son intitulé. Sur le registre purement phyto, au-delà de l’absence de résidus, obtenue sur 88 % des volumes produits (1), les modes de production induits par le label génèrent une réduction de l’IFT de 43 % par rapport à l’agriculture conventionnelle. « L’IFT moyen pour les agriculteurs labellisés recule ces deux dernières années, précise Gilles Bertrandias. Il atteint 4,4 en 2022, contre 5,9 en 2020. »

Le dossier boidiversité est ouvert

Par ailleurs, un inventaire des infrastructures agroécologiques a été initié chez les agriculteurs. Pour passer de l’état des lieux à l’action sur le dossier biodiversité, le collectif Nouveaux champs a noué en 2022 un partenariat avec l’ONG Noé, dont il a rejoint le Club Agata. Les contours de cette collaboration sont encore à construire.

La préservation de l’eau, la santé des sols et celle des agriculteurs sont autant d’autres champs sur lesquels ZRP souhaiterait marquer ses atouts à l’avenir.


(1) Les 12 % restants sont vendus en conventionnel