Après le non-renouvellement du flufénacet, d’autres pesticides PFAS sur la sellette
Les États membres de l’UE ont approuvé, le 12 mars 2025, la décision de la Commission européenne de ne pas renouveler l’autorisation du flufénacet. Approuvé depuis 2004, l’herbicide utilisé sur cultures d’hiver est actuellement autorisé dans 25 États membres. Plusieurs ONG écologistes souhaitent désormais étendre cette interdiction à d’autres substances, le flutolanil et le fluopyram en tête.

Les États membres de l’Union européenne ont approuvé, le 12 mars 2025, la décision initialement portée par la Commission de ne pas renouveler l’autorisation du flufénacet. Approuvée depuis 2004, la substance est utilisée comme herbicide sur les cultures d’hiver comme le blé, l’orge et le seigle, et actuellement autorisé dans 25 États membres.
Le délai de grâce de 18 mois pointé du doigt
Substance PFAS classée parmi les perturbateurs endocriniens depuis une décision de l’Efsa en septembre 2024, le flufénacet se dégrade en TFA (acide trifluoroacétique), « un contaminant PFAS hautement persistant et très mobile qui s’est infiltré dans les systèmes d’eau européens, y compris certaines des sources d’eau naturelles les plus vierges » comme le présente Pan Europe, le réseau des ONG européennes. En novembre 2024, 49 d’entre elles avaient adressé une lettre à la Commission pour demander son interdiction définitive.
« Si cette interdiction constitue une avancée, Générations Futures déplore cependant le délai de grâce de 18 mois accordé pour écouler les stocks. L’association souligne que le flufénacet est resté sur le marché plus de 11 ans après l’expiration de son autorisation initiale, faute d’une évaluation finalisée », déclare-t-elle, dans un communiqué en date du 14 mars 2025.
Le fluopyram, « autre pesticide préoccupant »
Générations Futures et Pan Europe appellent désormais à une décision similaire pour d’autres pesticides PFAS, à commencer par le flutolanil, dont le vote de son interdiction demeure incertain, « faute de soutien suffisant des États membres », bien que la Commission européenne ait reconnu que son renouvellement ne remplissait pas les exigences légales de l’UE.
« Le fluopyram, autre pesticide préoccupant, devrait également être interdit, les données disponibles étant déjà suffisantes pour justifier cette décision », indique l’association française.