Dijon Céréales mise sur les « technico-commerciaux experts » pour mettre en œuvre sa diversification
Dijon Céréales propose aux technico-commerciaux de consacrer 20 % de leur temps à la promotion et à l’expansion, sur le terrain, de projets de diversification chers à la coopérative tels que l’agrivoltaïsme, la méthanisation et les nouvelles cultures. Actuellement, une dizaine de ces TC experts opèrent au sein de la coopérative, qui compte au total 40 technico-commerciaux en grandes cultures et élevage. Jean-Luc Vadot, responsable développement des projets de diversification, qui supervise le groupe d’experts, et Jérôme Laffont, responsable commercial région plaine dijonnaise, expliquent à Agro Matin l’objectif de la démarche.

Où en êtes-vous dans la mise en place de votre démarche des TC experts ?
Dans cinq ans, nous anticipons des conditions climatiques similaires à celles de Lyon.
Jean-Luc Vadot : Nous avons trois experts spécialisés dans la méthanisation, trois dans l’agrivoltaïsme et deux dans les nouvelles cultures. Dans cinq ans, nous anticipons des conditions climatiques similaires à celles de Lyon et envisageons donc de rapatrier davantage la production de cette zone vers notre région. En parallèle de nos activités internes, principalement axées sur la recherche et le développement, nous assumons la gestion de ces stratégies sur le terrain.
Nous avons présenté ces projets en interne en septembre 2023 et avons identifié des volontaires parmi notre personnel. Sept d’entre eux proviennent de l’équipe commerciale et un autre est responsable silo. Ils consacrent 20 % de leur temps à cette mission, soit une journée par semaine, bien que cette répartition puisse varier considérablement.
Où en sont vos projets de diversification ?
Nos trois experts identifient les parcelles et les partenaires agriculteurs susceptibles d’être intéressés.
Jean-Luc Vadot : Concernant la méthanisation, nous avons lancé un projet pilote majeur avec Sécalia qui implique 150 exploitations agricoles. C’est un schéma collectif que nous visons à reproduire, à des échelles moins importantes sans doute, sur d’autres sites. Nous évaluons les sources d’approvisionnement et les potentiels de faisabilité, en collaboration avec nos partenaires Nature Energy et Engie. En ce qui concerne l’agrivoltaïsme, trois démonstrateurs sont en place dans des exploitations agricoles sur le secteur Dijon Céréales - Alliance BFC. Avec nos partenaires TSE et TotalEnergies, nous organisons régulièrement des visites d’agriculteurs. Nos trois experts identifient les parcelles et les partenaires agriculteurs susceptibles d’être intéressés. Notre ambition est de dédier entre 1000 et 1200 hectares à l’agrivoltaïsme d’ici trois à sept ans. Les experts ont une zone géographique spécifique bien définie, ce qui facilite également la collaboration avec nos partenaires, Total et TSE.
Jérôme Laffont : La méthanisation implique des projets à plus long terme, avec des phases de travail étendues, parfois sur plusieurs mois. Pour l’agrivoltaïsme, la proximité avec les agriculteurs facilite la conciliation entre les missions des experts et celles des technico-commerciaux au quotidien. La charge de travail varie d’un projet à l’autre en fonction de leur concrétisation. Les délais sont plus longs pour les nouvelles cultures et la méthanisation que pour l’agrivoltaïsme.
Comment gérez-vous ces TC experts ?
Des collaborateurs expérimentés capables de gérer leur charge de travail.
Jérôme Laffont : Nous avons sélectionné des collaborateurs expérimentés capables de gérer leur charge de travail, d’être autonomes et de planifier leurs activités. Nous envisageons éventuellement de recruter des profils plus jeunes à l’avenir.
Jean-Luc Vadot : Nous favorisons une certaine flexibilité entre les experts en agrivoltaïsme et en méthanisation en fonction des besoins des projets. Il est possible que nous sollicitions tout le monde pour certains dossiers. Nous les avons formés en interne et bénéficions de quelques spécialistes dans notre équipe. Nos partenaires ont également contribué à leur formation, tant sur des projets spécifiques que par le biais de ressources documentaires.
Sont-ils rémunérés pour ces missions ?
Nous envisageons de reproduire cette expérience dans d’autres domaines tels que la formation, la gestion du carbone ou le développement d’outils d’aide à la décision.
Jean-Luc Vadot : Cette question est en cours de réflexion. L’objectif est de créer une situation bénéfique pour toutes les parties. Certains technico-commerciaux commençaient à se lasser, et ces projets représentent une opportunité d’évoluer dans leurs compétences autour de sujets porteurs de développement
Jérôme Laffont : Dans la mesure du possible, nous pourrions également alléger le portefeuille de tâches des TC Experts. Les technico-commerciaux trouvent de l’intérêt dans cette initiative, car elle leur permet d’évoluer vers des secteurs à forte valeur ajoutée, alors que leur métier de base est en déclin. Les agriculteurs apprécient également cette démarche, car ils peuvent échanger sur ces projets annexes avec des professionnels de confiance, qu’ils connaissent et qui comprennent leur métier. Nous envisageons de reproduire cette expérience dans d’autres domaines tels que la formation, la gestion du carbone ou le développement d’outils d’aide à la décision, en formant davantage de technico-commerciaux experts sur des sujets variés et porteurs pour la coopérative.