Agrostratégie

« Le négoce SBM Agripartage est né d’une demande des clients », Sébastien Bégon, directeur


En janvier 2022, Sébastien Bégon et Benjamin Maillochaud fondent SBM Agripartage, une société de conseil agricole spécialisée dans les productions végétales et animales. Rapidement, les demandes des agriculteurs les poussent à élargir leur activité et à se lancer dans le négoce. Aujourd’hui, SBM, qui emploie six personnes, est une entreprise en plein développement, avec un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’euros en 2024 et l’ouverture d’un deuxième site à Saint-Benoit-du-Sault (Indre). Entretien avec Sébastien Bégon.

Benjamin Maillochaud et Sébastien Bégon dirigeants de SBM - © SBM
Benjamin Maillochaud et Sébastien Bégon dirigeants de SBM - © SBM

Comment est née SBM ?

Nous avions identifié un besoin d’accompagnement technique auprès des agriculteurs.

À l’origine, nous avons démarré par une activité de conseil en janvier 2022. Je m’occupais des productions végétales, et Benjamin Maillochaud, mon associé, était sur la partie animale. Nous avions identifié un besoin d’accompagnement technique auprès des agriculteurs. Par exemple, pour Benjamin, il s’agissait de répondre à des problématiques de nutrition, de génétique ou de suivi sanitaire des élevages, tandis que, pour moi, il s’agissait d’appuyer les exploitations sur la gestion des cultures et les stratégies d’assolement. Très vite, ce sont nos clients qui nous ont suggéré d’aller plus loin. Ils nous demandaient : « Pourquoi vous ne proposez pas aussi le service d’approvisionnement ? » C’est ce qui nous a amenés à réfléchir à une évolution.

En parallèle, nous avions rencontré Monsieur et Madame Gauthier, qui possédaient un petit négoce indépendant à Queaux, dans la Vienne. Ils voulaient céder leur activité fin 2022. Nous les avions déjà rencontrés en 2021, mais leur projet de reprise par un autre candidat avait échoué. Nous avons donc décidé de saisir cette opportunité et de transformer notre société de conseil en un négoce privé. Nous avons démarré cette nouvelle activité le 9 janvier 2023.

Quel est votre parcours avant SBM ?

Apporter un service technique complet, aussi bien en végétal qu’en animal.

Je suis originaire du sud de l’Indre. J’ai suivi un BEPA, un Bac Pro, puis un BTS Analyse et Conduite des Systèmes d’Exploitation près de Bourges. J’ai commencé ma carrière le 1er septembre 2014 en tant que technico-commercial dans un négoce privé de l’Indre, les établissements Philippon. J’y suis resté jusqu’en janvier 2022.

Benjamin et moi nous connaissions depuis nos études, car il a suivi le même BTS que moi, mais avec une spécialisation sur les productions animales. Nous avions depuis longtemps envie de monter un projet ensemble. En 2022, nous avons décidé de quitter nos activités respectives pour créer une société de conseil. L’idée était de répondre aux besoins des agriculteurs en leur apportant un service technique complet, aussi bien en végétal qu’en animal.

Quels services propose SBM aujourd’hui ?

Nous voulons être de vrais partenaires pour nos clients.

Notre activité est structurée autour de deux pôles principaux. Je m’occupe de la partie végétale : j’accompagne les agriculteurs dans leurs itinéraires techniques, de A à Z, et je gère également la collecte, qui représente environ 1 000 tonnes. Benjamin est responsable de la partie animale, avec tout ce qui concerne la nutrition, la génétique, le sanitaire et même la commercialisation des animaux.

Nous avons aussi élargi nos services pour répondre à des demandes spécifiques : analyse comptable, appui à l’installation des jeunes agriculteurs, stratégies d’assolement, conseils en accouplement pour les élevages… Ce qui fait notre force, c’est la complémentarité entre Benjamin et moi. Nous pouvons intervenir ensemble pour proposer un accompagnement global et personnalisé.

L’accompagnement est au cœur de notre démarche. Nous ne nous contentons pas de vendre des produits ou de donner des conseils techniques : nous voulons être de vrais partenaires pour nos clients. Notre slogan, « Votre réussite est notre priorité », reflète cet engagement. Nous partons du principe que si nos clients réussissent, tout le monde en bénéficiera à long terme.

Aujourd’hui, les exploitations agricoles sont de véritables entreprises. Elles doivent être performantes, et il n’y a plus de place pour l’approximation. Les agriculteurs sont de plus en plus pointus et attendent des solutions adaptées à leurs besoins. Nous les aidons à atteindre cette performance, en optimisant leur travail pour qu’ils puissent dégager des revenus viables et pérenniser leurs activités.

Quels ont été les principaux défis lors du lancement de SBM ?

Obtenir l’accord des banques a été une étape compliquée.

Le début n’a pas été simple. Obtenir l’accord des banques a été une étape compliquée. Nous avons également rencontré des résistances de la part de certaines grosses structures, qui voyaient d’un mauvais œil notre installation sur leur territoire. Mais nous avons tenu bon, et aujourd’hui, nous avons trouvé notre place.

En 2024, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’euros sur la partie approvisionnement. Notre équipe s’est étoffée : nous sommes désormais six, avec l’arrivée récente d’une nouvelle collaboratrice qui épaulera Benjamin sur la partie élevage.

Nous avons également ouvert un deuxième site à Saint-Benoît-du-Sault, dans l’Indre, le 31 janvier, pour renforcer notre présence et répondre à la demande croissante.

Quels sont vos projets pour 2025 ?

La priorité est de réussir l’implantation de ce nouveau site. Nous souhaitons également continuer à développer nos services et à recruter de nouvelles personnes pour renforcer l’équipe.

Qu’en est-il de vos relations avec les fournisseurs ?

Nous avons de bonnes relations et essayons de développer des solutions spécifiques avec eux. Par exemple, Benjamin travaille sur des supplémentations minérales et vitaminées à base d’extraits de plantes pour la partie animale. De mon côté, en végétal, j’intègre des biosolutions en complément des produits chimiques. L’objectif n’est pas de supprimer totalement la chimie, car elle reste nécessaire, mais de proposer des alternatives dès que possible.

Vous engagez-vous sur des projets liés au carbone ?

Pour l’instant, c’est un sujet sur lequel nous n’avons pas encore travaillé. Nous avons eu beaucoup à gérer avec l’ouverture du deuxième site, mais c’est un dossier auquel nous réfléchirons dans les années à venir.

Comment voyez-vous l’évolution du métier ?

Aujourd’hui, il est indispensable d’être performant, tant sur le plan technique qu’économique. Les exploitations agricoles sont de véritables entreprises, et nos clients attendent des solutions précises, adaptées à leurs besoins spécifiques. Notre ambition est de continuer à accompagner ces évolutions et à soutenir les agriculteurs dans leur réussite et leur permettre de transmettre les structures à des jeunes.

Concepts clés et définitions : #Négoce