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Dix infos à retenir de notre mag Engrais 2022

Le | Agrofournisseurs

Référence agro a, la semaine passée, publié son mag engrais, dans un contexte de marché très tourmenté : guerre en Ukraine, prix du gaz haussier, disponibilité des matières premières, risques de pénuries… Voici dix infos à retenir de ce mag en ligne, ponctué d’analyses et d’interviews.

Dix infos à retenir de notre mag Engrais 2022
Dix infos à retenir de notre mag Engrais 2022

  1. Le prix du gaz a été multiplié par 10 en un an

    Le coût du gaz représente 90 % du prix des engrais azotés de synthèse. Or, entre les maintenances liées à la situation sanitaire et le conflit russo-ukrainien, le gaz est passé de 20 mWh à 200 mWh, de septembre 2021 à septembre 2022 avec un bond à 346 mWh le 26 août 2022, lorsque Gasprom annonce suspendre ses exportations à destination de l’Europe.

  2. 70 % de la capacité de production européenne d’engrais azotés est à l’arrêt

    En raison des coûts prohibitifs du gaz, la majorité des entreprises fabricant des engrais de synthèse azotés se sont arrêtées. Yara a indiqué, le 20 septembre, être à environ 35 % de sa capacité de production. Les firmes ne produisent plus d’ammoniac, mais l’importent, car cela divise le coût de fabrication par deux. Mais toutes les usines ne sont pas en capacité de substituer l’ammoniac au gaz.

  3. 60 % des exportations mondiales d’engrais orchestrées par cinq pays

    Sur la campagne 2021/2022, cinq pays ou régions ont exporté approximativement 60 % des volumes mondiaux d’engrais azotés : la Russie, avec 6810,30 Mt, la Chine, avec 5014,49 Mt, Oman avec 3 211,10 Mt, l’Union européenne avec 2598,40 Mt et l’Arabie saoudite avec 2490,50 Mt. Parmi les principaux acheteurs de la Russie : le Brésil, les États-Unis, l’Europe et le Mexique.

  4. Des pistes encore lointaines pour la production d’ammoniac vert

    Si des projets voient le jour, pour permettre aux firmes de produire de l’hydrogène vert avec des énergies renouvelables, puis de l’ammoniac vert avec cet hydrogène, ils n’apporteront pas une solution immédiate à la crise du gaz. Fertiberia devrait fabriquer de l’hydrogène vert grâce à l’énergie solaire, sur cinq usines, d’ici à 2035. Yara dispose de trois projets : aux Pays-Bas avec de l’éolien offshore, en Australie, en partenariat avec Engie, avec des panneaux photovoltaïques et surtout en Norvège avec la production hydro-électrique. Ce dernier projet pourrait aboutir en 2027. Outre l’hydrogène, la méthanisation pourrait prendre une part croissante dans le mix énergétique.

  5. Des difficultés d’approvisionnement pour les distributeurs, qui s’adaptent

    Face à la baisse de la production d’engrais, les distributeurs s’adaptent. Thierry Corlay, directeur marché des engrais du réseau Impaact, a ainsi confié avoir pu acheter la moitié des besoins du réseau en ammonitrates, mais devoir désormais se tourner vers l’urée, moins habituelle en Bretagne. Cereapro a également effectué un transfert sur l’urée, qui représente 15 à 20 % des achats, contre 5 à 10 % en temps normal. Unéal s’intéresse aux engrais foliaires, utilisés sur 15 % des surfaces, mais qui pourraient atteindre 30 à 40 % dans les années à venir.

  6. Il manque 200 000 tonnes de fientes de volailles

    Le secteur des engrais organiques est en forte tension : la grippe aviaire a privé la filière de 200 000 tonnes de fientes de volailles. La concurrence entre les usages des sous-produits animaux et végétaux réduit les disponibilités : méthanisation, comburant, marché de l’alimentation…

  7. Demain, des synergies entre engrais et biostimulants ?

    Plusieurs acteurs du secteur des biostimulants et des engrais réfléchissent à unir leur savoir-faire, pour développer des produits combinés plus efficaces, mieux optimisés, et réduisant la charge de travail pour l’agriculteur. Duroure, qui vient de créer une entité à part pour ses engrais organiques, mène cette réflexion, tout comme Gaïago.

  8. Le seuil de stockage des ammonitrates pourrait être abaissé

    Voilà une réglementation que le monde agricole aurait préféré oublier. En début d’année, le ministère de la Transition écologique avait lancé une consultation publique à propos d’un décret et d’un arrêté, abaissant les seuils de stockage des ammonitrates. Malgré la guerre en Ukraine et les difficultés de la filière, le ministère n’a pas abandonné son projet, et audite actuellement les acteurs de l’appro. Pour les installations soumises à déclaration, l’ancien seuil était de 500 t (dont 250 de vrac maximum) : le nouveau serait de 150 t, toutes matières confondues. Pour les installations soumises à autorisation, l’ancien seuil était de 1250 t et le nouveau seuil serait de 500 t. Yara a annoncé qu’en cas de passage de cette législation, son usine de Montoir-de-Bretagne devrait fermer.

  9. Les firmes sont préoccupées par le contexte actuel

    Nous avons demandé aux fabricants d’engrais de nous confier quels étaient, selon eux, les facteurs d’évolution du marché pour les années à venir. 25 % des répondants ont cité la hausse des prix et 22 % la disponibilité des matières premières.13 % considèrent que les attentes sociétales et environnementales seront les drivers du marché, et 10 % citent les évolutions réglementaires.

  10. Des podiums qui changent peu

    Comme chaque année, Référence agro a établi un classement des entreprises par chiffre d’affaires. Comme l’année dernière, c’est Yara, Timac Agro et Litfert qui occupent la tête du classement pour les engrais minéraux, avec respectivement 889, 320 et 187,63 M€ de chiffre d’affaires en 2022, contre 550, 305 et 145 M€ en 2021. Côté organiques, le trio de tête reste le même, mais dans un ordre différent. Terrial, premier en 2021, passe troisième, avec un chiffre d’affaires stable, à 40 M€. Angibaud, deuxième l’année dernière, passe premier, avec un chiffre d’affaires en hausse, de 38 à 42 M€. Frayssinet, troisième en 2021, prend la seconde position cette année, son chiffre d’affaires passant de 37 à 41 M€.