LCA Nouvelle-Aquitaine veut se faire entendre lors des législatives
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La Coopération agricole Nouvelle-Aquitaine tenait son assemblée générale le 25 mai, à Bordeaux. L’occasion de présenter un manifeste rédigé pour les futurs candidats aux élections législatives. Au cœur du document, des solutions pour produire plus, mieux et de façon durable. La question de l’eau y est bien évidemment abordée, tout comme celle de la souveraineté alimentaire.
Avec ses 250 coopératives et ses 6,9 Mds€ de chiffre d’affaires, la Coopération agricole Nouvelle-Aquitaine pèse lourd à l’échelle du territoire. « Nous représentons d’ailleurs le premier acteur agricole et agroalimentaire régional, précise Philippe Sommer, le délégué régional. À ce titre, nous avons rédigé un manifeste de huit pages, destiné aux pouvoirs publics, à l’aube des élections législatives. Nous souhaitons les interpeler pour leur montrer que des solutions concrètes existent, à l’échelle nationale mais également à l’échelon régional, pour répondre aux enjeux de la filière : produire plus, mieux et de façon durable. Le nouveau nom du ministère de l’Agriculture, auquel a été ajouté « Souveraineté alimentaire » nous montre que nous sommes exactement dans le sujet. »
Épauler toutes les productions et pas seulement le haut de gamme
Parmi les idées évoquées dans ce document, la nécessité de produire plus, pour moins importer, notamment de volailles, de tomates et de protéines, et de façon durable pour pérenniser l’activité sur les territoires. « Pour cela, il est capital de récupérer de l’attractivité dans nos métiers et que ces activités soient économiquement rentables pour ceux qui en vivent, insiste-t-il. Cela vaut bien évidemment pour les exploitations agricoles, d’élevage ou de grandes cultures, mais aussi pour tous les projets autour de la méthanisation, du photovoltaïque, des biocarburants… La question des marchés est elle aussi centrale. Nous devons produire, oui, mais sur tous les créneaux : la bio, la HVE mais aussi le standard. Les politiques doivent épauler toutes les productions et pas seulement le haut de gamme. »
Un pacte d’engagement autour de l’eau, signé le 29 juin par LCA Nouvelle Aquitaine
Autre point capital, la gestion de l’eau pour assurer rendements et qualité. « Ce sujet doit être évoqué lors des prochaines élections car il en va de la survie de certaines productions : végétales comme animales, poursuit Philippe Sommer. Les éleveurs aussi ont besoin d’eau pour produire du fourrage en quantité suffisante. Un pacte d’engagement sera signé le 29 juin par LCA Nouvelle Aquitaine et Occitanie, les Draaf de ces deux régions, les chambres régionales, les conseils régionaux et l’agence de l’eau. L’objectif : travailler ensemble pour bâtir le schéma d’une meilleure utilisation de l’eau à l’échelle du territoire. Les coopératives ont bien évidemment leur rôle à jouer en accompagnant les agriculteurs à mieux utiliser les outils de gestion de l’irrigation par exemple. »
Des objectifs de durabilité, pas toujours simples à atteindre
Sur le volet « produire mieux », la région est déjà bien avancée au travers de son projet Néo Terra, et son volet Néo Coop, pour assurer la transition écologique. « La sortie des produits phytosanitaires est prévue pour 2030, précise le délégué régional de LCA Nouvelle Aquitaine. L’ambition est de faire passer à 25 %, d’ici à 2025, la part du biocontrôle. Les objectifs sont louables - produire avec moins de carbone, moins d’intrants et moins de plastique - mais pas toujours faciles à atteindre ! Pour nous, les choses sont claires : aucune interdiction ne sera actée sans disposer d’une solution alternative efficace. Nous devons avancer sur le dossier »gestion des risques« pour sécuriser les productions face à la multiplication des aléas climatiques. »
Les crises freinent certains projets
En jetant un œil sur l’année écoulée, Philippe Sommer constate que la région n’a pas été épargnée par les crises. Et de lister, « la Covid et le fort recul de la consommation de vin dont le niveau avant-crise n’a toujours pas été retrouvé ; la grippe aviaire qui a touché presque l’ensemble du territoire : l’arrivée d’un vaccin est porteuse de beaucoup d’espoir ; le gel, notamment en prunes et pruneaux pour la 2e année consécutive ; et bien évidemment la sécheresse. Dans certaines terres séchantes du Poitou-Charentes, de la Vienne et des Charente-Maritime, la perte de rendement en blé pourrait atteindre 30 %. » Face à ces différentes crises, force est de constater que les projets entre structures sont mis en veille. De leur côté, Maïsadour et Euralis souhaitent toujours s’associer autour de leurs activités foie gras. Mais là, c’est le feu vert de l’Autorité de la concurrence qui se fait attendre.