Antoine Hacard, LCA métiers du grain, « Une bonne utilisation de la RPD permettrait une prise de risque plus importante »
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Auditionné le 25 octobre par l’Assemblée nationale, dans le cadre de la commission d’enquête sur l’échec d’Écophyto, Antoine Hacard, président de la section métiers du grain de la Coopération agricole, a présenté une proposition permettant d’accélérer la transition agroécologique. Au cœur de cette idée : la mise en place d’une assurance risque payée par la redevance pollution diffuse, RPD.
« Le risque pour les producteurs qui vont très loin dans la diminution des intrants chimiques, c’est que le résultat de leur exploitation soit mis en péril, a-t-il expliqué. C’est un frein à l’innovation et c’est pourquoi il faut mettre des mécanismes de soutien pour combler les pertes de récolte. Une bonne utilisation de la RPD permettrait une prise de risque plus importante de nos adhérents. » La destination de cette redevance, qui va augmenter de 20 % d’ici à 2025, est aujourd’hui inconnue, et le monde agricole demande une transparence quant à son utilisation.
Cet argent pourrait, par exemple, permettre aux agriculteurs d’être accompagnés dans leurs pratiques écologiques. « Nous sommes très attentifs à ce qui se passe sur le réseau des fermes dephy, a précisé Antoine Hacard. Ces exploitations, qui ont des bons résultats dans les pratiques agronomiques, disposent en général d’un ingénieur agronome à mi-temps pour une douzaine d’agriculteurs. Nous n’avons, à ce jour, pas les moyens de dupliquer ce modèle sur le terrain. La prise de risque demande un suivi extrêmement pointu, et aujourd’hui, l’ordre d’idée dans les coopératives c’est qu’un technicien suit en moyenne entre 80 à 120 exploitations. Ce qui est beaucoup trop pour un suivi pointu. »
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