Référence agro

La FNSEA présente ses ambitions pour la France et l’UE en 2024

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Planification écologique, Ecophyto, stockage de l’eau, élections européennes, RPD,… Le 10 janvier 2024, à l’occasion de la présentation de ses voeux à la presse, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a présenté les priorités de son syndicat pour 2024.

Arnaud Rousseau et Hervé Lapie, respectivement président et secrétaire général de la FNSEA, lors de  - © D.R.
Arnaud Rousseau et Hervé Lapie, respectivement président et secrétaire général de la FNSEA, lors de - © D.R.

« Le combat de cette mandature sera celui de rétablir l’équilibre ; il y a urgence à rompre avec le déclin de l’agriculture française et nous faisons donc écho aux propos du nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, à savoir que la France doit reprendre son destin en main, notamment dans une logique de souveraineté alimentaire. » À l’occasion de la présentation de ses vœux à la presse, le 10 janvier 2024, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a longuement listé les priorités de son syndicat pour les prochains mois. Celles-ci sont en premier lieu d’ordre économique, avec les sujets des négociations commerciales, du pouvoir d’achat, de la hausse des charges (+ 20 % en deux ans selon le syndicat), mais aussi de la planification écologique, qui entre dans sa phase de territorialisation en ce début d’année. « L’ambition fixée pour l’agriculture est de réduire les émissions de 13 Mt eq CO2 d’ici à 2030, rappelle Arnaud Rousseau. C’est un objectif très ambitieux dans lequel nous devons engager toutes nos filières. Mais cet effort a un coût : qui va payer ? Nous le demanderons au nouveau gouvernement. »

Reprise des discussions prévue sur les redevances

Le syndicat se dit également très vigilant sur la déclinaison du plan Écophyto et l’attribution des 250 M€ prévus pour l’utilisation des produits phytosanitaires dans le PLF. « Nous souhaitons voir ces fonds rapidement alloués, nous avons besoin d’aller vite pour réussir cette course contre la montre », appelle Arnaud Rousseau. La validation des NBT à Bruxelles ou encore le stockage de l’eau font partie des autres priorités du syndicat, qui se félicite par ailleurs du recul opéré par le gouvernement sur la hausse, un temps annoncée, des redevances pour l’irrigation et les pollutions diffuses. « Nous nous sommes engagés à nous remettre autour de la table en janvier, pour voir quelle trajectoire de participation adopter pour l’agriculture, précise le président de la FNSEA. Nous disons que, sur ces enjeux, la contribution de l’agriculture a du sens. Mais les agriculteurs n’ont pas à accepter une hausse de 22 % en un an. »

Le syndicat plaide également en faveur d’une simplification administrative de certaines procédures. «  Nous voulons nous engager dans cette brèche, assure Arnaud Rousseau, qui prend l’exemple de la haie. Sur ce sujet, 110 M€ sont mobilisés cette année, mais les agriculteurs ne s’engagent pas car 14 textes réglementaires concernent la haie. Nous devons réfléchir à quoi retirer pour atteindre les objectifs fixés. »

Mobilisation annoncée sur les élections européennes

Le syndicat ne compte pas se limiter à l’échelon national pour porter ses revendications. Les élections européennes, prévues au mois de juin, sont ainsi qualifiées « d’échéance majeure » pour l’agriculture, alors que 30 % du budget de l’UE sont alloués au secteur. «  La majorité des décisions pour l’agriculture se prennent à Bruxelles, pose Arnaud Rousseau. La France aura 81 eurodéputés après ces élections. Une petite dizaine est sensibilisée aux sujets agricoles. Notre objectif est de conserver ces spécialistes indépendamment de leur parti politique. Nous sommes en discussion avec les partis pour s’assurer que ces personnes soient dans les listes. Nous souhaitons également amener d’autres députés à s’intéresser à ces enjeux », détaille le président du syndicat, citant pêle-mêle la directive sur les émissions industrielles (IED), les accords internationaux, les clauses miroirs, le loup ou les NGT parmi les sujets chauds.