Les chambres d’agriculture renforcent la formation de leurs conseillers
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Séparation vente / conseil, plan de relance, évolution de la directive nitrates ou encore de la Politique agricole commune : le métier des conseillers des chambres d’agriculture évolue en 2021. Les structures mettent en place des moyens conséquents pour faire évoluer leurs compétences. Explications avec les dirigeants de l’APCA lors de la présentation des vœux à la presse le 6 janvier.
« En 2021, nous serons dans la cour de ferme des agriculteurs », a affirmé Sébastien Windsor, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, le 6 janvier lors de la présentation des vœux à la presse. Pour cette nouvelle année, l’APCA met les bouchées doubles pour renforcer la compétence des conseillers face aux nouveaux enjeux. D’abord, sur la séparation de la vente et du conseil sur les produits phytosanitaires. « 300 collaborateurs sont en train d’être formés, indique-t-il. Ils testent la démarche auprès de huit agriculteurs chacun. »
Démarrer dès maintenant le conseil stratégique
Objectif : aboutir à un conseil stratégique efficace et spécifique à chaque exploitation, fondé sur un socle commun, pour un coût raisonnable. Lequel est estimé entre 500 et 1000 euros. Les premiers retours des tests montrent qu’une journée est nécessaire pour une analyse pertinente. « Il faut également que l’agriculteur ait un vrai projet d’évolution de ses pratiques, ce qui n’est pas toujours le cas, poursuit Sébastien Windsor. Si le conseil stratégique sera obligatoire en 2023, nous souhaitons accompagner dès maintenant les agriculteurs afin qu’ils construisent leurs projets. » Pour cela, l’APCA réclame une aide financière pris sur les fonds du plan Écophyto. La structure espère également le maintien des Bulletins de santé du végétal, BSV. « La menace de leur disparition est réelle, reconnaît le président de l’APCA. Nous devons évaluer les besoins, ce que l’État attend de la surveillance du territoire et les moyens qu’il compte y mettre », explique-t-il.
500 à 600 référents sur le plan de relance
Un plan de formation des conseillers et d’accompagnement des agriculteurs est également en cours sur le plan de relance. Un guide synthétique devrait bientôt être publié. Un à trois contrats civiques par Chambre d’agriculture sont recrutés pour sensibiliser et expliquer, « dans les fermes » et au cours de réunions, les tenants et aboutissants des dispositifs d’aides. 500 à 600 référents seront formés pour mettre en œuvre « chaque ligne du plan de relance ». Les chambres vont toutefois accentuer leurs efforts sur des points particuliers. Le plan protéines sera soutenu par un conseil spécifique sur les légumineuses avec un appui des instituts techniques.
Protéines, carbone, PAT et haies
Des conseillers se forment au diagnostic carbone et des équipes sont mobilisées dans les régions pour construire le marché. « Certes, la tonne séquestrée de carbone coûtera plus chère en Europe qu’en Amérique du sud, mais le dispositif aura davantage de sens pour les opérateurs nationaux », indique Christophe Hillairet, le secrétaire général. L’APCA mise également sur le développement des Projets alimentaires territoriaux, PAT. Les chambres annoncent qu’elles accompagneront la création de 400 dossiers de filières locales en 2021, contre 150 en 2019. Enfin, les conseillers devraient être fortement mobilisés sur la plantation des haies et la recherche de filières de valorisation du bois. « Nous vendrons un service clé en main », précise Sébastien Windsor.
Les dirigeants de l’APCA planchent également sur la création d’une mesure « de transition » au niveau de l’exploitation, dans le cadre du deuxième pilier de la Politique agricole commune, Pac. L’objectif est d’accompagner la prise de risque de l’agriculteur dans un projet économique, social ou environnemental.
Quant au budget des chambres d’agriculture, son président a repoussé les discussions avec Bercy. « Plus nous avançons, plus les gens seront persuadés de notre utilité », indique Sébastien Windsor.