France Agrivoltaïsme met en place un groupe de travail sur le partage de la valeur
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Alors que la publication du décret encadrant le déploiement de l’agrivoltaïsme en France est encore attendu, l’association France agrivoltaïsme a lancé, en ce début d’année 2024, un groupe de travail sur la répartition de la valeur. Un enjeu qui suscite beaucoup de questionnements, alors même que la production de mégawatt reste très faible.
Une doctrine pour les chambres d’agriculture, des projets qui se montent chez les coopératives, … Le sujet de l’agrivoltaïsme est désormais omniprésent chez les organisations agricoles professionnelles . Ce dernier suscite néanmoins encore beaucoup de questions, notamment en ce qui concerne la répartition de la valeur créée par ces panneaux installés au-dessus des champs. Pour y voir plus clair, l’association France Agrivoltaïsme a lancé, en début d’année 2024, un groupe de travail dédié, réunissant l’ensemble de ses adhérents. « Il y a un réel besoin d’aborder cet enjeu, estime Ugo Batel, administrateur de France Agrivoltaïsme et responsable énergies renouvelables au sein de la coopérative Oxyane, à l’occasion d’une conférence de presse organisée sur le stand de la FNSEA, le 28 février 2024, au Salon de l’agriculture. Nous devons définir de quoi nous parlons réellement, car pour l’instant, nous ne savons pas ce qui sera concrètement à partager. »
Un élément clé de l’acceptabilité
Pour Thierry Vergnaud, co-président de France agrivoltaïsme, les réflexions sur le partage de la valeur sont essentielles, car le sujet serait un élément clé de l’acceptabilité de l’agrivoltaïsme. « Actuellement, il n’y a quasiment pas de Mégawatt en agrivoltaïsme, rappelle-t-il. Or, beaucoup de monde, à savoir les exploitants, les collectivités, etc., se positionnent autour d’un gâteau qui n’existe pas encore. » Pour répondre à ces questions, une réunion du groupe du travail devrait être organisée tous les deux mois. « L’idée est de repartir du départ : de quelle valeur parlons-nous et qui sera concerné, en vertu du cadre réglementaire, et dans le cadre concret du développement d’un projet », résume Ugo Batel.
Eviter le développement de « faux projets »
Dans ce cadre, l’association se montre également très vigilante quant au décret encadrant le déploiement de l’agrivoltaïsme, mis en consultation en fin d’année dernière. Celui-ci fixe le taux d’emprise maximal des panneaux sur les parcelles à 40 %, et plafonne les pertes de rendements induites à 10 %. Mais plusieurs modalités sont encore à fixer. « Nous serons bien sûr attentifs au taux de couverture, aux rendements qui seront demandés, mais aussi à la manière dont seront opérés les contrôles, indique Thierry Vergnaud. La question de l’impact sur le paysage doit aussi être travaillée, tout comme celle de la problématique du raccordement. Nous serons extrêmement vigilants à ce que le décret soit précis pour ne pas risquer de voir se développer de faux projets, qui finiraient par ne jamais se faire. »
Le décret attendu pour mars
Selon le co-président de France Agrivoltaïsme, le décret pourrait être publié dans le courant du mois de mars et son contenu ne devrait pas trop évoluer : « C’est une initiative positive qui crée un cadre pour notre filière. Ensuite, nous apprendrons en marchant. Nous sommes encore en phase de constitution d’une filière et de son modèle. »