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La climate agriculture alliance accélère pour éviter le double comptage des crédits carbone

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Lancée il y a un peu moins d’un an, la Climate agriculture alliance a profité du Salon de l’agriculture pour présenter, le 1er mars, son outil visant à éviter le double comptage de crédits carbone. La structure souhaite également peser au niveau européen, via sa participation aux groupes d’experts de l’UE sur le carbone. 

Anaël Bibard et Chuck de Liedekerke, respectivement président et vice-président de la Climate agricu - © D.R.
Anaël Bibard et Chuck de Liedekerke, respectivement président et vice-président de la Climate agricu - © D.R.

Redonner confiance dans la finance carbone, en agriculture : c’est l’objectif affiché par la Climate agriculture alliance, sorte d’interprofession du carbone agricole, lancée en mai 2022. Moins d’un an plus tard, celle-ci a déjà doublé le nombre de ses membres, avec 15 adhérents. Parmi les arrivées les plus récentes figurent notamment la filière CRC, Agdatahub, Sysfarm, PurProjet et UPL. À l’occasion d’une conférence, organisée le 1er mars au Salon de l’agriculture, les partenaires ont officiellement lancé leur outil Farmvault, déjà présenté lors du lancement de la CAA. Ce dernier permet de vérifier la compatibilité des programmes dans lesquels un exploitant est ou souhaite s’engager, pour que ses réductions d’émissions ne soient pas comptabilisées plusieurs fois. « Le socle est lancé, se réjouit Anaël Bibard, président de la CAA. Plusieurs membres de l’alliance ont fini d’inscrire l’ensemble de leurs adhérents sur la plateforme (1), il n’y a pas eu d’incompatibilité pour l’instant. »

« Nous avons vocation à être exhaustifs »

Quid, cependant, de la compatibilité avec les programmes n’ayant pas rejoint l’alliance ? Cette dernière réunit, actuellement, 4800 agriculteurs français (et 2600 de plus en Europe, essentiellement originaires d’Allemagne). « Nous représentons actuellement 90 % du marché français, souligne Anaël Bibard. Il y a encore des trous dans la raquette, mais c’est un chiffre intéressant après un an d’existence. Nous avons vocation à être une interprofession, et donc à être exhaustif. » L’alliance ne cache pas ses ambitions. Le matin même, une réunion était organisée avec le cabinet de la Première ministre, Élisabeth Borne, le ministère de l’Agriculture, les chambres d’Agriculture et Inrae. Les partenaires souhaitent en effet être associés à un groupe de travail dans le cadre de la mission France AgriTech, lancée en septembre 2021.

Participation au groupe d’experts européen

La climate agriculture alliance souhaite également peser dans les négociations sur le carbone au niveau européen. La plateforme a ainsi rejoint les rangs du groupe d’experts européen sur le carbone, en tant que membre observateur, dont la première réunion est prévue le 7 mars 2023. « La position que nous allons défendre est que, au delà de nos différentes méthodes, nous sommes convaincus qu’il faut faire converger celles-ci pour asseoir leur crédibilité scientifique, leur pertinence climatique et leur caractère pratique, assure Chuck de Liedekerke, vice-président de l’alliance. Nous défendons une approche incitative plutôt que prescriptive. »


(1) Les programmes du Label bas carbone (grandes cultures, carbon agri, haies, plantation vergers, écométhane), Gaïago Carbone, Soil Capital, Rize, Oléoze et Regeneration program sont intégrés à l’outil. Les programmes des nouveaux acteurs du marché seront peu à peu ajoutés.