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Carbone agricole, huit start-up créent une interprofession

Le | Projets-territoriaux

Huit start-up du secteur de la finance carbone se sont réunies pour lancer une interprofession du carbone agricole. Alors que le sujet prend de l’ampleur, l’objectif de ces structures est avant tout d’éviter le double comptage des tonnes de carbone dans leurs programmes respectifs. Les plus gros acteurs, type France Carbon Agri Association, sont appelés à les rejoindre.

La recherche d’itinéraires culturaux innovants, compétitifs et durables, exige de croiser les expert - © D.R.
La recherche d’itinéraires culturaux innovants, compétitifs et durables, exige de croiser les expert - © D.R.

Des entreprises émettrices de gaz à effet de serre d’un côté, des agriculteurs qui stockent du carbone et souhaitent voir ces efforts récompenser, de l’autre : voilà une des équations majeures du moment. Pour servir d’intermédiaires entre ces deux mondes, de nombreuses structures se sont créées. Huit d’entre elles ont annoncé, le 27 avril, avoir lancé Climate agriculture alliance, une interprofession du carbone agricole. « Nous nous connaissons tous depuis un certain temps et nous partageons de nombreuses convictions communes, notamment sur l’importance des financements pour l’agriculture régénérative », explique Étienne Variot, co-fondateur de Rize.

La start-up fait partie des huit structures à l’origine du projet, avec Farmleap, Gaïago, TerraTerre, Soil Capital, Carbone Farmers, MyEasyFarm et Genesis. « Cette association nous permet de formaliser un espace d’échanges et de nous fédérer », poursuit Étienne Variot. Un point de vue partagé par le président de l’association, également à la tête de Farmleap, Anaël Bibard : «  Nous considérons que les mécanismes de finance carbone vont jouer un rôle majeur dans [l’adoption de l’agroécologie]. Nous avons donc décidé de nous réunir pour proposer rapidement des solutions aux problématiques émergentes de l’industrie. »

Veiller à la compatibilité des programmes

Certaines entreprises étant concurrentes, l’association insiste sur sa neutralité. Son objectif est, avant tout, d’assurer une meilleure visibilité sur la compatibilité des programmes entre eux. « Une des problématiques principales à notre industrie est le foisonnement des démarches et le risque de double comptage des tonnes de carbone compensées, souligne Étienne Variot. Le but de notre interprofession est d’augmenter la confiance envers notre secteur, en s’assurant qu’une même tonne de carbone ne puisse pas être achetée deux fois. »

Un outil commun en réflexion

Pour y parvenir, un outil est en cours de développement. Celui-ci doit permettre de vérifier, lorsqu’un agriculteur souhaite rejoindre une des structures de l’association, qu’il n’est pas déjà engagé dans un autre programme œuvrant sur le même créneau. « Peut-être qu’à terme, si nous pouvons développer davantage cet outil, il nous permettra d’être plus fin sur la compatibilité des programmes », ajoute Étienne Variot. Cela pourrait par exemple permettre à un agriculteur d’être engagé dans plusieurs programmes de rémunération carbone, mais sur des enjeux différents (réduction du recours aux intrants, préservation de la biodiversié, etc.).

Appel aux gros acteurs du secteur

Pour l’heure, les premiers membres de l’interprofession souhaitent surtout attirer le plus grand nombre. L’entreprise Sysfarm a déjà rejoint l’initiative. « Les start-up sont là, mais les plus gros acteurs, comme France Carbon Agri Association ou Agrosolutions, pas encore », pose Étienne Variot. D’autres actions devraient suivre par la suite. « L’idée est avant tout de mettre le pied à l’étrier », résume le co-fondateur de Rize.