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Varenne de l’eau, une charte d’engagement réciproque entre l’État et les filières agricoles

Le | Projets-territoriaux

Les pilotes de l’axe 2 du Varenne de l’eau, centré sur la résilience de l’agriculture, ont restitué leurs travaux, le 22 décembre, au ministre de l’Agriculture et la secrétaire d’État chargée de la biodiversité. A cette occasion, Julien Denormandie a présenté une charte d’engagement réciproque aux filières.

Varenne de l’eau, une charte d’engagement réciproque entre l’État et les filières agricoles
Varenne de l’eau, une charte d’engagement réciproque entre l’État et les filières agricoles

Cinq mois après le lancement officiel des travaux, l’heure est déjà au bilan pour le groupe 2 du Varenne de l’eau, portant sur le renforcement de la résilience de l’agriculture face au changement climatique. Une réunion de restitution était organisée, le 22 décembre, en présence du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, et de la secrétaire d’État chargée de la biodiversité, Bérangère Abba. « L’objectif était de présenter une charte d’engagement réciproque entre l’Etat et les filières, explique Jean-Paul Bordes, directeur général de l’Acta, structure qui co-pilote avec le CGAAER l’axe 2 du Varenne. Le ministre demande aux filières de s’engager sur la mise en œuvre de bonnes pratiques permettant d’économiser de l’eau et de s’adapter au changement climatique et, en contrepartie, l’Etat s’engage à mobiliser des moyens financiers et de recherche. » L’initiative a été reçue de manière plutôt positive. « C’est un dispositif intéressant », glisse Jean-Paul Bordes.

📣Sobriété des usages, infrastructures agro-écologiques, diversification des races et variétés, techniques culturales, et pratiques d’élevage… Au #Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique, les filières agricoles s’engagent ! @Ecologie_Gouv @Agri_Gouv pic.twitter.com/nxH8ygialR

— Berangere Abba (@b_abba) December 22, 2021

Créer une boite à outils d’adaptation au changement climatique

La réunion était également l’occasion de présenter un premier aperçu des résultats du groupe de travail 2. « Le but était d’expliquer le travail engagé pour identifier des leviers permettant aux agriculteurs de s’adapter au changement climatique, et de faire le point sur ce qui est envisageable pour faire avancer sur cet enjeu », explique Jean-Paul Bordes.

En tout, près de 90 leviers ont été identifiés. « Chacun de ces leviers sera passé à travers une grille de quinze critères pour les décrire les plus précisément possible, poursuit Jean-Paul Bordes. Cela sera, par exemple, les économies d’eau permises, les coûts à engager, est-ce que l’action est réplicable partout, est-elle déjà en place, etc. » Ce travail est mené plus particulièrement par la cellule RIT, porté par l’Inrae, l’Acta et l’APCA, et le RMT Clima, lancé en février 2021. L’objectif final est de créer une boite à outils dans laquelle les agriculteurs pourront se servir pour s’adapter au mieux à la nouvelle donne climatique. « Le ministre a rappelé que l’accès à de nouvelles ressources en eau sera d’autant plus acceptable si les filières montrent qu’elles mettent en place des pratiques vertueuses », indique le directeur général de l’Acta.

Un rapport prévu pour janvier

La synthèse de ces différents travaux sera compilée dans un rapport, en cours de rédaction. « Nous aimerions pouvoir le remettre en janvier, glisse Jean-Paul Bordes. Les filières ont dû dessiner en trois mois des projections pour les trente prochaines années, à nous désormais de mettre tout cela à plat. » Pour l’heure, aucun autre rendez-vous n’a été pris. « Il est prévu de se retrouver pour la clôture du Varenne en début d’année prochaine, précise le directeur général de l’Acta. Les chambres sont par ailleurs en train de finaliser leur travail, suite à la réalisation de diagnostics territoriaux. Elles ont insisté, via leur représentant Olivier Dauger  (président de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France), sur la diversité de situation sur le terrain et les capacités d’adaptation plus ou moins forte des territoires. Ces résultats seront présentés un peu plus tard et pourraient être l’occasion d’un nouveau rendez-vous. »

Les porteurs de l’axe 2 avaient déjà réalisés des points d’étape, en novembre, sur les thématiques de l’irrigation et de la génétique. Cette dernière a été très souvent citée par les filières comme levier d’adaptation. « Je suis d’accord avec cela, assure Jean-Paul Bordes. Avec les pratiques culturales et l’accès à l’eau, c’est un axe de progrès majeurs. »