Varenne de l’eau, les chambres souhaitent la création d’un « Haut commissariat à l’eau »
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Alors que le Varenne entre dans sa dernière ligne droite, la restitution des travaux étant prévus début 2022, les chambres d’agriculture et la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) ont fait front commun, lors d’une conférence organisé le 9 décembre. Les deux organisations ont notamment plaidé pour une plus grande réutilisation des eaux usées et la mise en place d’instances transversales sur le sujet de l’eau.
En amont de la restitution de l’ensemble des travaux du Varenne de l’eau, début 2022, le réseau des chambres, qui vient de rendre sa copie sur l’axe 3 qu’elle co-pilote (partage de l’eau), a rappelé ses positions sur le dossier, lors d’une conférence de presse. Celle-ci était organisée le 9 décembre, conjointement avec la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E). « L’agriculture a été dessaisie du sujet de l’eau au profit du ministère en charge de l’écologie, regrette André Bernard, vice-président de l’APCA. Mais la stratégie nationale sur l’eau dépasse l’environnement. » Dans ce cadre, il plaide, au nom de son réseau, pour l’institution d’un Haut commissariat pour l’eau, sur le modèle de ce qui existe déjà pour l’énergie.
Permettre un plus grand recours aux eaux usées
Si les arguments pour le stockage de l’eau, dans le cadre de PTGE, ont bien entendu été rappelés, la FP2E a mis en avant un autre levier : celui d’une plus grande réutilisation des eaux usées. « Seul 0,8 % de l’eau est réutilisée en France, contre 14 % en Espagne ou 95 % en Israël par exemple, regrette Maximilien Pellegrini, président de la FP2E. Or, c’est une solution pragmatique qui peut aider le monde agricole. » Pour favoriser la montée en puissance de ces pratiques, la réglementation sur l’eau d’irrigation et l’eau d’arrosage doit, selon lui, être renforcée, pour ne plus être un frein. Une dynamique que pousse également la Commission européenne. « Nous demandons à ce que les eaux usées soient intégrées dans les PTGE, et que leur intégration soit systématiquement étudiée, abonde Tristan Mathieu, délégué général de la FP2E. Nous souhaitons également qu’un observatoire des eaux alternatives soit mis en place, pour voir ce qui se fait à l’international en la matière. » Dans un rapport publié à l’été 2020, le Cerema avait dressé un panorama de la réutilisation des eaux usées traitées en France.
Renforcer les investissements
Une évolution des pratiques qui devra être encouragée, notamment financièrement, auprès des usagers et notamment les agriculteurs, pour la FP2E. La fédération plaide ainsi pour une revalorisation des investissements sur le sujet de l’eau. « Dans le plan de relance, seulement 300 M€ concerne le sujet de l’eau, pose Maximilien Pellegrini. Par ailleurs, actuellement, les investissements publics et privés représentent 6 milliards d’euros par an. Selon nous, pour passer d’une stratégie d’adaptation à une dynamique d’atténuation, il faudrait atteindre les 10 milliards. » Un constat partagé par André Bernard. « La sécheresse coûte 1 milliard d’euros à l’agriculture française. Nous attendons des actions, mais aussi de voir la manière dont la France va utiliser le Feader sur la sécurisation de l’eau. »