Label bas-carbone, les instituts techniques réunis dans un consortium pour harmoniser les démarches
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Face au foisonnement de démarches bas-carbone portées par différents instituts techniques, ces derniers se sont réunis, depuis le début de l’année, en un consortium, pour tenter de créer des passerelles entre les méthodes. L’initiative a été présentée au Salon de l’agriculture, lors d’une conférence organisée sur le stand de l’Acta, le 1er mars.
Avec six méthodes validées, et au moins trois autres dans les tuyaux (porcs, volailles, viticulture), le label bas carbone pour le secteur agricole commence à réunir beaucoup de monde. De nombreux instituts techniques ont en effet développé leur méthode, attachée très souvent à leur propre outil de diagnostic, sur leur périmètre. « Les démarches carbone sont foisonnantes, pose Baptiste Soenen, chef du service agronomie-économie-environnement chez Arvalis-Institut du végétal, lors d’un point organisé par l’Acta, le 1er mars, au Salon de l’agriculture. Ces méthodes complémentaires sont souvent cloisonnées, ce qui complique l’organisation du conseil. »
Créer des passerelles entre les méthodes
Pour harmoniser et d’articuler l’ensemble de ces démarches les unes avec les autres, les instituts techniques sont désormais réunis, depuis le 1er janvier 2022, dans un consortium. L’initiative découle du Programme national de développement agricole et rural 2022-2027, PNDAR, centré sur la massification de la transition agroécologique, qui incite les instituts à créer des projets inter-instituts. « L’un des principaux challenges est l’interopérabilité », insiste Baptiste Soenen. Mais quelle forme lui donner ? « Tout réunir dans un seul outil serait une vraie usine à gaz, nous devons capitaliser sur l’existant, en créant des passerelles entre les méthodes », poursuit le chef de service.
Les diagnostics démarrent en grandes cultures
Des efforts qui viennent couronner une vraie dynamique sur le terrain. En polyculture-élevage, près de 23 0000 diagnostics, dans 16 000 exploitations, ont déjà été réalisés. « Beaucoup ont été faits dans le cadre des bons diagnostics carbone, des appels à projets France Carbone Agri, des actions régionales, liste Jean-Baptiste Dolle, chef du service environnement de l’Institut de l’élevage-Idele. Les acteurs impliqués sont de plus en plus nombreux. » En grandes cultures, la validation de la méthode étant plus récente, les diagnostics démarrent tout juste. « Un premier outil vient d’être certifié, et d’autres devraient l’être dans les prochains jours », précise Baptiste Soenen. Une dynamique qui se ressent jusqu’au niveau européen, comme en témoigne le lancement de plusieurs projets de recherche, auxquels participent les instituts techniques : Life carbon farming (2021-2027), H2020 Clienfarms (2022-2025), ou encore Climate farm demo (2022-2029), qui regroupe 28 pays.