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PestiRiv, enquête d’ampleur inédite sur l’exposition des riverains aux pesticides viticoles

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C’est une analyse de grande ampleur à laquelle vont collaborer l’Anses et Santé publique France, d’octobre 2021 à août 2022. Une comparaison de l’exposition aux pesticides va être réalisée entre un échantillon de sujets habitant près de vignoble, et un échantillon témoin. Résultats attendus pour 2024.

PestiRiv, enquête d’ampleur inédite sur l’exposition des riverains aux pesticides viticoles
PestiRiv, enquête d’ampleur inédite sur l’exposition des riverains aux pesticides viticoles

L’Anses et Santé publique France annoncent le lancement d’une étude d’ampleur inédite, PestiRiv, centrée sur l’exposition aux pesticides des riverains habitant à proximité des parcelles viticoles. Elle sera lancée dès ce mois d’octobre. « L’impact des produits sur la santé est largement abordée dans la littérature scientifique, comme le montre par exemple la récente étude de l’Inserm, explique Sébastien Denys, directeur santé-environnement-travail à Santé publique France. L’exposition est moins documentée. » Pourquoi avoir porté le focus sur la viticulture ? « Les vignobles sont souvent à proximité directe d’habitations, et ce sont des cultures pérennes, pour lesquelles les traitements, nombreux, sont donc répétés tous les ans », répond Sébastien Denys.

Urines et cheveux analysés

Concrètement, cette étude prendra plusieurs formes. Les urines et cheveux des riverains seront analysés, mais la surveillance portera aussi sur les poussières, l’air intérieur, l’air ambiant et la consommation d’aliments auto-produits (type légumes du potager) le cas échéant. Les modes de vie seront également suivis via des enquêtes, pour identifier d’éventuelles expositions liées aux professions, loisirs et habitudes des 1500 adultes et 750 enfants suivis. Les résultats obtenus seront comparés avec les données de 750 adultes et 350 enfants habitant à plus de cinq kilomètres de toute parcelle viticole de plus d’un hectare.

PestiRiv, un périmètre d’étude inédit

C’est l’ampleur de ces échantillons qui confère à l’étude une dimension inédite, insiste Ohri Yamada, chef d’unité phytopharmacovigilance à l’Anses. « C’est un travail national, portant sur six régions viticoles : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est, Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côtes d’Azur, liste-t-il. Et, pour comprendre une phase « traitement » et une phase « hors traitement », il s’étalera sur presque un an, d’octobre 2021 à août 2022. »

D’autres facteurs seront suivis : les conditions météorologiques et topographiques pouvant influencer la dispersion des produits phytopharmaceutiques, mais aussi les obstacles physiques type haie, ou encore les pratiques agricoles. L’Anses et Santé publique France collaborent depuis 2018 sur ce projet. Après avoir étudié la faisabilité d’une telle étude et mené une phase pilote centrée sur les protocoles et enquêtes, les deux partenaires sont fin prêts pour le déploiement. Les résultats devraient être publiés en 2024. Ils devront permettre d’établir des recommandations pour réduire les expositions à proximité des vignobles.