Référence agro

Sébastien Windsor veut des « preuves d’amour » sur son projet de refonte du conseil

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À quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture, le président de Chambres d’agriculture France, Sébastien Windsor, a assuré de la mobilisation de son réseau pour accompagner différemment les agriculteurs. Une nouvelle méthode de conseil qu’il a présentée au président de la République, et aux ministres en charge de l’agriculture et de la transition écologique, et sur laquelle il attend désormais des engagements concrets.

Sébastien Windsor, le président de Chambres d’agriculture France, le 20 janvier 2024. - © D.R.
Sébastien Windsor, le président de Chambres d’agriculture France, le 20 janvier 2024. - © D.R.

« Les remontées du terrain, lors de la crise agricole, font état d’une perte de sens chez les agriculteurs : cela doit être intégré dans notre manière d’accompagner et justifie le déploiement d’une nouvelle méthode. » Le 20 janvier, quatre jours avant l’ouverture de l’édition 2024 du Salon de l’agriculture, Sébastien Windsor, le président de Chambres d’agriculture France, a de nouveau insisté, devant la presse, sur son souhait de réinventer le conseil agricole. Un objectif qu’il avait déjà largement argumenté lors de ses vœux à la presse en début d’année, avançant déjà à cette occasion un budget nécessaire de 60 M€ par an.

Accompagner pour redonner du revenu

Ce chiffre correspondrait à la mise en commun de plusieurs enveloppes actuellement dédiées aux enjeux des produits phytosanitaires, des haies, du carbone, de la biodiversité, et devrait permettre d’accompagner entre 10 et 15 000 agriculteurs chaque année. « Aujourd’hui, l’accompagnement est totalement saucissonné, cela n’a aucun sens, plaide Sébastien Windsor. L’ensemble de ces sujets doit être abordés de concert. L’idée n’est pas de dire aux agriculteurs de changer leurs pratiques car nous leur donnons de l’argent pour le faire, mais de reconcevoir avec eux des projets globaux qui leur apportent du revenu. »

Le Gouvernement et Emmanuel Macron à l’écoute

Une position que le président du réseau des chambres, qui veut mettre fin à « l’accompagnement par petits bouts », a défendu au cours des dernières semaines au ministère de l’Agriculture, mais également auprès du ministre de la Transition écologique et du président de la République. A priori, les propositions sur cette reconception du conseil agricole auraient été accueillies de manière positive auprès de ces différents interlocuteurs. « Maintenant, il faut que les choses aillent jusqu’au bout, nous avons besoin de preuves d’amour, pose Sébastien Windsor. Je n’ai pas besoin qu’on me dise que le projet est intéressant sans que celui-ci soit mis en œuvre. »

Poursuite du déploiement de ClimaTerra

Le président de Chambres d’agriculture France assure, dans tous les cas, de sa mobilisation pour « accompagner différemment ». Le réseau poursuit ainsi le déploiement de son dispositif ClimaTerra, expérimenté depuis un peu moins d’un an. 350 conseillers sont actuellement en formation. L’ambition affichée, pour février 2026, est d’avoir 10 000 agriculteurs et étudiants, et 1600 conseillers sensibilisés ; 1050 projets de transformation d’exploitation engagés ; ou encore 42 systèmes d’exploitation-type définis pour déployer les leviers d’actions.

 

Sébastien Windsor réagit à la remise en cause du CSP

 

Le Gouvernement a officialisé, le 12 février, la suppression du conseil stratégique phytosanitaire dans sa forme actuelle. Le président de Chambres d’agriculture France, Sébastien Windsor, qui soulignait à l’automne dernier le décollage en la matière, a salué la volonté de simplification. « Nous avions quand même une belle usine à gaz, a-t-il réagi. La suppression du CSP ne nous interdit pas de travailler avec les agriculteurs, à la définition d’un projet global. »