Agrotendances

Intelligence artificielle, une adoption sous condition pour les coopératives


L’intelligence artificielle ouvre des perspectives pour les coopératives, entre optimisation des ressources et amélioration des performances. Pourtant, son adoption ne peut se faire sans garanties solides en matière de sécurité et de conformité. C’est ce que révèle un sondage réalisé par LCA Solutions + en partenariat avec le cabinet Iddem.

Présentation de l’étude sur l’IA et les coopératives le 25 février 2025 au Salon de l’agriculture - © S.Ay.
Présentation de l’étude sur l’IA et les coopératives le 25 février 2025 au Salon de l’agriculture - © S.Ay.

L’intelligence artificielle (IA) s’invite peu à peu dans toutes les coopératives agricoles. Mais comment perçoivent-elles ces nouvelles technologies et sont-elles prêtes à franchir le pas ? Pour répondre à ces questions, LCA Solutions +, en partenariat avec le cabinet Iddem, a mené une enquête approfondie auprès de 40 coopératives. Cette étude, réalisée entre le 3 et le 12 février 2025, a été présentée le 25 février lors du Salon international de l’agriculture.

Un constat se dégage : l’IA générative intrigue, interroge, suscite à la fois espoirs et craintes. « Il y a quelques surprises dans les résultats de cette étude », commente Florent Varin, directeur de LCA Solutions +.

Entre curiosité et appréhension

L’IA demeure encore largement méconnue du monde coopératif. L’enquête révèle ainsi que plus de la moitié des sondés (53 %) ont une connaissance faible, voire inexistante, de ces outils. À peine 11 % déclarent en avoir une bonne ou très bonne compréhension, tandis que 36 % se situent dans une zone intermédiaire, avec une connaissance jugée moyenne.

Lorsque l’on interroge les coopératives sur l’impact potentiel de l’IA dans la distribution agricole, 39 % estiment qu’elle pourrait apporter des changements positifs, 25 % se montrent plus prudents et 36 % doutent encore de son influence réelle.

Les chiffres témoignent également d’un engagement progressif :

  • 43 % des coopératives prévoient d’investir dans l’IA dans l’année à venir ;
  • 38 % envisagent une adoption à plus long terme ;
  • 19 % n’ont pas encore inscrit ces technologies dans leur feuille de route.

Les entreprises identifient plusieurs bénéfices qu’elle pourrait apporter à leur activité :

  • Une gestion plus efficace des coûts et des ressources (89 %) ;
  • Une allocation optimisée des moyens humains et matériels (89 %) ;
  • Une augmentation du chiffre d’affaires grâce à une meilleure anticipation des besoins (68 %) ;
  • Une modernisation de l’image des coopératives, perçues comme plus innovantes (67 %) ;
  • Une amélioration de la relation client et une plus grande fidélisation (60 %).

Coût et résistance au changement

L’intégration de l’IA ne va pas de soi et soulève de nombreuses interrogations. Parmi les freins identifiés par les dirigeants figurent :

  • Le coût élevé des solutions technologiques, un facteur limitant pour 83 % des sondés ;
  • La résistance au changement au sein des équipes, qui inquiète 63 % des répondants ;
  • La complexité de mise en œuvre des outils, citée par 61 % des coopératives ;
  • Le manque de compétences en interne pour accompagner cette transition, un frein pour 60 % d’entre elles.

Sécuriser les données

Pour que l’IA s’impose véritablement dans le paysage coopératif, certaines garanties doivent être apportées. Les coopératives interrogées insistent sur plusieurs critères déterminants dans leur prise de décision :

  • La sécurité des données et le respect des réglementations en vigueur (97 %) ;
  • Un retour sur investissement tangible et mesurable (89 %) ;
  • Une compatibilité avec les infrastructures existantes, évitant des restructurations coûteuses (86 %) ;
  • La fiabilité des solutions proposées et leur crédibilité sur le marché (80 %) ;
  • Une capacité d’adaptation aux besoins spécifiques du secteur (73 %) ;
  • Une offre d’outils suffisamment variée et pertinente pour répondre aux attentes (70 %).