Abeilles, eau, semences,… les producteurs d’oléoprotéagineux interpellent Denormandie
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La filière des oléoprotéagineux s’est réunie à Paris le 24 novembre, en présence du ministre de l’Agriculture. Fustigeant une sur-réglementation française, ils ont énuméré une série de revendication sur la politique agroenvironnementale.
Julien Denormandie a clôturé les rencontres de la filière des oléoprotéagineux, qui se sont déroulées le 24 novembre à Paris. Une occasion que les producteurs ont saisie pour exprimer une série de revendications, notamment sur les enjeux autour de l’eau, des semences, des pesticides ou des énergies renouvelables. Arnaud Rousseau, président de la fédération des producteurs d’oléagineux et de protéagineux, Fop, a fustigé la sur-réglementation de la France par rapport aux États membres, l’estimant en partie responsable de la baisse de 30 % de la production de colza en 2020 par rapport à la moyenne quinquennale 2015-2019.
Arrêté abeilles, traiter le matin
Plus concrètement, sur le plan pollinisateurs dévoilé le 21 novembre, la filière a annoncé mettre à profit « les huit mois de dérogation pour compléter scientifiquement le cadre d’engagement », notamment sur la possibilité d’obtenir un créneau d’application des produits phytosanitaires le matin. « Nous voulons prouver, en lien avec les apiculteurs professionnels, qu’une température inférieure à 12 ou 13 degrés est un élément qui réduit les impacts et les risques sur les pollinisateurs », indique le président de la Fop.
La fédération entend également obtenir des dérogations à la fin annoncée dans l’Union européenne du phosmet, un insecticide utilisé notamment sur colza. Alors que Julien Denormandie a annoncé le jour même une enveloppe de 2,5 millions d’euros pour trouver des solutions alternatives à la molécule, Arnaud Rousseau estime que les fonds du Casdar sont insuffisants. « Ils ne sont que d’1,3 M€ par an, environ, alors que les besoins se situent entre 4 et 5 M€. »
Maintenir les VTH
Le président de la Fop a également fait part de ses attentes sur l’irrigation de précision, les nouvelles techniques de sélection, NBT, et les variétés tolérantes aux herbicides. « C’est un moyen de production qui peut s’avérer indispensable dans certaines situations, a-t-il précisé. Nous dénonçons l’encadrement et les conditions d’utilisation des VTH telles qu’elles nous sont annoncées. La sole de tournesol française en dépend pour une part importante. »
Si le plan protéines a mobilisé largement la filière, le président espère encore l’ouverture d’un nouvel appel à projets. Quant à la prochaine Politique agricole commune, Pac, et sa déclinaison nationale (PSN), il a rappelé au ministre que « les agriculteurs ont un impérieux besoin d’un PSN finalisé au plus tard pour juillet 2022, date à laquelle, ils construisent leur assolement. »
Le B100 et Crit’air1
Sur les énergies renouvelables, Arnaud Rousseau a demandé à ce que le carburant B100, « allié précieux pour préserver la qualité de l’air dans les centres-villes », soit éligible à la vignette Crit’air1. « Notre demande étant jusqu’à maintenant restée lettre morte, nous comptons sur vous pour appuyer celle-ci et faire en sorte que chacun reconnaisse cette contribution active de l’agriculture à la transition énergétique », a-t-il insisté auprès de Julien Denormandie.