La Chaire Bio4Solutions mise sur sa formation dédiée à l’agroécologie
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Créée il y a un an et demi au sein de l’Ensaia, l’école d’ingénieurs en agronomie et industries alimentaires de l’Université de Lorraine, la Chaire Bio4Solutions poursuit ses deux objectifs : la formation et la recherche dédiée aux biosolutions. Soutenue par le groupe coopératif Lorca, BASF, Agrauxine et la société de biotechnologie Plant Advanced Technologies, elle ambitionne entre autres de former à l’agroécologie 50 % des techniciens de la distribution agricole d’ici à 2030.
La Chaire Bio4Solutions a été officiellement lancée en janvier 2020 à l’Ensaia, l’école d’ingénieurs en agronomie et industries alimentaires de l’Université de Lorraine, avec le soutien du groupe coopératif Lorca, qui place l’agronomie au cœur de sa stratégie avec son plan “Transform 2024” ; de BASF, qui déploie sa feuille de route agroécologique à horizon 2030 ; d’Agrauxine, la division de Lesaffre dédiée aux biosolutions pour la production végétale qui ne cesse de croître et dont la vision est que les biosolutions deviennent le standard ; et de la société de biotechnologie Plant Advanced Technologies (PAT). Objectif de la Chaire : accompagner la transition agroécologique de l’agriculture de manière pragmatique. Elle mise sur le déploiement du biocontrôle, de la biostimulation et de la bionutrition et travaille les deux axes que sont la formation et la recherche.
Priorité à la formation
“Former les professionnels d’aujourd’hui et de demain est notre priorité”, informe Alain Hehn, professeur à l’Ensaia-Université de Lorraine et titulaire de la Chaire, lors d’une conférence de presse organisée le 9 juin 2021. La formation créée par la Chaire, qui sera certifiante, a déjà profité à 45 collaborateurs des entreprises partenaires de la Chaire. L’objectif est de terminer la formation de l’ensemble de ces collaborateurs, puis de toucher les étudiants de l’Ensaia et enfin, dès 2023, l’ensemble des techniciens de la distribution. L’ambition partagée des fondateurs de la Chaire est de former 25 % des techniciens en 2025 et 50 % en 2030. La formation comprend douze heures théoriques et une journée sur le terrain.
Cette dernière s’est jusqu’à présent déroulée avec le partenariat d’Arvalis-Institut du végétal, sur sa plateforme d’essais de la ferme de Saint Hilaire-en-Woëvre (Meuse), engagée depuis quatre ans sur la voie de l’agroécologie. “Le pilotage de systèmes agroécologiques est complexe, précise Pascaline Pierson, responsable de la ferme. La transition agroécologique dispose d’une boîte à outils de leviers divers, mais chaque outil à un effet partiel. Nous devons trouver les combinaisons les plus compétitives de ces différents outils, ainsi que les moyens de transférer les connaissances acquises.”
Identifier les solutions de demain
La Chaire a également pour objectif de contribuer à l’innovation en identifiant des solutions inédites en termes d’action et en définissant les systèmes de cultures et les règles de décision permettant de garantir l’efficacité maximale des biosolutions. La Chaire s’est déjà penchée sur les biostimulants visant l’amélioration de la fertilité des sols et la nutrition, ainsi que sur les micro-organismes qui se développent au sein de la plante pour traiter la fusariose du blé. Elle a par ailleurs déposé un brevet sur des souches bactériennes visant l’amélioration de la nutrition minérale des plantes.
Par ailleurs, la Chaire élabore une grille d’analyse qui permettra aux conseillers d’évaluer avec l’agriculteur les solutions à disposition, conventionnelles ou biocontrôle, en prenant en compte toutes les dimensions : prix, efficacité, résidus, restrictions d’usage, EPI… Encore en cours d’élaboration, cette grille devrait être opérationnelle pour 2022.