Référence agro

Algues vertes, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne débloque 10 M€ pour déployer des contrats territoriaux

Le | Reglementation

L’Agence Loire-Bretagne a annoncé, le 30 juin, une série de mesures pour renforcer l’action du Plan de lutte contre les algues vertes, Plav. Parmi elles, des contrats territoriaux bénéficieront de 10 M€ sur trois ans. Leur but : mettre en oeuvre les mesures volontaires à déployer dans les zones soumises à contraintes environnementales, tout récemment définies, dans les baies algues vertes. Un volet sanitaire inédit a également été instauré.

La baie de Douarnenez (Finistère) fait partie des huit baies classées « algues vertes » en Bretagne. 
 - © D.R.
La baie de Douarnenez (Finistère) fait partie des huit baies classées « algues vertes » en Bretagne. - © D.R.

Pour renforcer son action de lutte contre les algues vertes, jugée insuffisante par la justice, la région Bretagne a du renforcer son plan d’actions régional nitrates, en fin d’année dernière. Parmi les mesures imposées figurent la mise en place de zones soumises à contraintes environnementales (ZSCE) dans les huit baies algues vertes, où des actions spécifiques devront être mises en place par les agriculteurs. Le contenu de ces arrêtés était très attendu par les acteurs de la région, Chambre et coopératives en tête. L’Agence de l’eau Loire-Bretagne a levé le voile, le 30 juin, sur le sujet. Des contrats territoriaux algues vertes seront ainsi déployés pour mettre en place les actions volontaires identifiées dans les arrêtés ZSCE, mis en consultation publique jusqu’au 19 juillet. Ils sont présentés comme l’outil majeur du Plan de lutte contre la prolifération des algues vertes, Plav, prolongé de 2022 à 2027. L’Agence annonce une enveloppe de 10 M€ sur trois ans pour assurer leur déploiement.

Des mesures accompagnées d’un objectif à atteindre

Concrètement, un arrêté ZSCE a été pris pour chaque baie algues vertes, listant une série de mesures volontaires à mettre en place au cours des trois prochaines années. Toutes visent l’amélioration des pratiques agricoles aux niveaux de la fertilisation, de la couverture des sols, du pâturage et de la gestion des prairies, de la gestion des rejets des serres de productions végétales hors sols, de la renaturation des zones humides et des bas-fonds de vallées.

[caption id=« attachment_108988 » align=« aligncenter » width=« 484 »]

Algues vertes, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne débloque 10 M€ pour déployer des contrats territoriaux - © D.R.
Algues vertes, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne débloque 10 M€ pour déployer des contrats territoriaux - © D.R.

Exemples de pratiques à mettre en place dans le cadre des zones soumises à contrainte environnementale, ZSCE, indiqués par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne.[/caption]

« Chaque mesure a été construite avec un indicateur de résultat et un objectif à atteindre en fin de phase volontaire, précise la préfecture des Côtes d’Armor. Pour chaque mesure, les exploitants disposent d’un choix dans une liste de leviers d’action qui sont issus des connaissances scientifiques, techniques, de l’expertise agronomique et de ce qui se pratique dans les baies. Cela permet à chaque exploitant de se situer et, le cas échéant, d’agir en activant les leviers adaptés à la situation de son exploitation. En parallèle des conseils techniques sont proposés. » En cas de non-atteinte des objectifs au bout de trois ans, des mesures pourraient devenir obligatoires pour les agriculteurs concernés.

Maec et PSE également mobilisés

Pour accompagner les agriculteurs, l’Agence de l’eau compte également sur la mise en œuvre de la nouvelle Maec algues vertes, prévue dans le PSN et qui sera déployée à partir de 2023, mais aussi sur les PSE. Ces derniers, qui seront expérimentés dans six territoires, valoriseront les pratiques visant la réduction de l’utilisation de l’azote minérale, l’amélioration de l’efficacité de la couverture hivernale des sols, la protection des chemins de l’eau, la réduction des fuites d’azote et la reconstitution d’un maillage bocage. « Le déploiement de ces nouvelles mesures contractuelles, ajoutées aux précédentes, vise à quadrupler le taux de contractualisation des agriculteurs des baies algues vertes, qui pourrait passer de 10 % aujourd’hui à 40 % dans trois ans », indique l’Agence de l’eau Loire-Bretagne.

Focus sur l’hydrogène sulfuré

Enfin, un volet sanitaire inédit est inclus dans le Plav 2022-2027, pour s’attaquer aux risques liés à la production d’un gaz toxique, l’hydrogène sulfuré, par les algues vertes lors de leur décomposition. Huit capteurs supplémentaires ont ainsi été installés à proximité de zones d’échouage d’algues vertes à risque de putréfaction sur les baies « Algues vertes » des Côtes-d’Armor et du Finistère depuis la fin du mois de juin 2022. Les données recueillies seront accessibles au public sur le site de l’Association Air Breizh à partir de début juillet 2022.