La Cavac vend ses premiers crédits carbone
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Engagée depuis plus d’un an dans une démarche carbone, la Cavac a annoncé avoir vendu ses premiers crédits carbone lors de cette rentrée. La coopérative réfléchit à l’opportunité de répondre à d’autres appels à projets sur le sujet, tout en exprimant une certaine prudence.
Après la HVE ou le chanvre, la Cavac s’attaque à un nouveau dossier : celui du carbone. Suite à la publication de la méthode grandes cultures pour le label bas carbone, le coopérative a fait appel à Agrosolutions et son outil Carbon Extract, il y a un an, pour réaliser des diagnostics. « Parmi les outils à disposition, c’est celui qui nous apparaissaient comme le plus abouti, explique Simon Juchault, directeur agronomie et environnement à la Cavac. Il est en plus en lien avec le logiciel Smag Farmer que nous utilisons, ce qui simplifie la récupération, essentielle, des données. » Les quatre premiers diagnostics ont été finalisés au printemps 2022.
780 tonnes de crédits carbone
Une démarche qui a abouti à la vente de premiers crédits carbone, suite au dépôt d’un dossier au printemps, par la coopérative, pour répondre à un appel à projets de la Caisse des dépôts et des consignations. « L’idée était d’arriver à vendre des crédits mais aussi se familiariser avec le processus du label bas carbone, c’est un sacré dossier administratif ! », souligne Simon Juchault. Sur les 5000 t de carbone que la CDC cherchait à acheter pour compenser ses émissions, la Cavac en a fourni 780, issues d’une seule exploitation. Ces crédits carbone ont été achetées par la CDC à hauteur de 50 €/t, soit un montant global de 39 000 €. « Une partie servira à financer l’accompagnement des techniciens pendant la durée du projet, soit cinq ans, mais aussi l’audit de certification obligatoire à la fin du projet », précise Simon Juchault.
La Scara a également répondu à l’appel à projets, pour le restant des crédits que la CDC souhaitait compenser.
Réflexions sur d’autres appels à projets
Une première marche pour la coopérative, qui réfléchit à répondre à d’autres appels à projets. « Le Premier ministre en a lancé un sur le carbone début octobre, nous sommes en phase de construction du dossier, qui concernerait trois exploitations », précise le directeur agronomie environnement. Sur le volet élevage, des diagnostics CAP2ER ont été réalisés sur une quarantaine d’exploitations adhérentes de la coopérative. « Nous sommes en train de réfléchir à la manière de valoriser et commercialiser ces crédits carbone », indique Simon Juchault.
Besoin d’harmonisation des démarches
Ce dernier appelle également, comme c’est de plus en plus souvent le cas, à la tempérance sur ce dossier. « Nous ne sommes pas extrêmement sollicités, c’est plutôt nous qui proposons des diagnostics aux exploitations identifiées comme étant en phase de transition, explique Simon Juchault. Le dossier n’est pas encore mûr, les agriculteurs avancent prudemment. » Pour les encourager, le directeur agronomie environnement plaide en faveur d’une approche plus globale du sujet carbone sur les exploitations. « De nombreuux exploitants, mais aussi techniciens, ont du mal à y voir clair, compte tenu de la sectorisation des méthodes », conclut-il. Des travaux ont été engagés, au sein des instituts techniques, pour harmoniser les démarches, dans le cadre d’un consortium, officiellement lancé cet été.