Le Varenne de l’eau a rassemblé plus de 500 contributions
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Le 20 octobre, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique ont présenté un bilan à mi-parcours du Varenne de l’eau, qui sera clôturé en janvier 2022. Ils se félicitent du dynamisme créé par l’évènement, malgré les critiques d’ONG. De nombreux travaux restent encore sur la table.
Le temps presse et l’heure est au premier bilan. Le ministère de l’Agriculture a présenté à la presse le 20 octobre un point à mi-parcours du Varenne de l’eau et de l’adaptation au changement climatique, lancé le 28 mai 2021 et qui se clôturera en janvier 2022. Le ministère entend montrer le dynamisme créé par l’évènement. Plus de 500 contributions ont été recensées, par plus de 800 participants, s’est félicité le ministère. « Le Varenne a déjà produit un travail énorme qui montre une très forte intensité de dialogue », a-t-il indiqué.
L’assurance récolte à l’Assemblée début 2022
Le premier groupe de travail, piloté par le député Frédéric Descrozaille, sur l’amélioration du système de gestion des risques face aux aléas climatiques, est le plus avancé. Il a déjà abouti à une prise de position d’Emmanuel Macron sur un système d’assurance récolte annoncé le 10 septembre, avec un apport plus fort du Gouvernement, passant de 300 à 600 millions d’euros. Le projet sera bientôt présenté en conseil des ministres, avec pour objectif un passage à l’Assemblée nationale début 2022, a promis le ministère. Autre avancée sur ce thème : la mise en place d’une instruction donnant davantage de pouvoirs aux préfets afin de réagir plus rapidement. Par ailleurs, un hackathon sur les innovations en agrométéorologie devrait se dérouler début décembre. « L’objectif est de mieux coupler les données météorologiques avec celles sur le développement des cultures pour aider l’exploitant à prendre des décisions par anticipation », explique-t-on au ministère.
Plus de 30 contributions des filières
Pour renforcer la résilience des filières et des territoires, soit l’ambition du deuxième thème du Varenne, plus de 30 contributions ont été collectées au 30 septembre, réalisées par les filières elle-même. Anne-Claire Vial, présidente de l’Acta, a su créer un vrai dynamisme sur ce groupe, a tenu à préciser le ministère. L’objectif de la deuxième phase du Varenne sera de mettre au point des feuilles de route par secteur qui s’inscrivent dans la durée. Un enjeu qui soulève la question du financement. « Des dispositifs existent déjà comme France Relance ou France 2030 », a indiqué le ministère.
Le stockage de l’eau fait partie des solutions
Enfin, le groupe de travail sur la mobilisation de la ressource en eau a démarré plus tardivement, en septembre. Piloté par Luc Servant, vice-président de l’APCA, et Jean Launay, président du Comité national de l’eau, il a toutefois déjà fait l’objet de réunions en septembre et octobre. Les projets de territoire de gestion de l’eau PTGE, le stockage de l’eau ou encore la réutilisation des eaux usées sont au cœur des discussions. « Nous demandons aux acteurs locaux, aux Draaf et aux Dreal de faire remonter tous les projets innovants en la matière », ajoute le ministère. Lequel souhaite en effet étudier toutes les pistes envisageables, dont le stockage de l’eau en hiver.
66 PTGE en cours de validation
Quant aux PTGE, le ministère de la Transition écologique a précisé que 66 étaient en cours d’approbation et 13 en cours de lancement. Le ministère de l’Agriculture a par ailleurs rappelé le travail de la mission d’appui à 15 PTGE, annoncé par Référence agro le 26 avril.
Cinq ONG dénonce une « parodie de consultation »
Dans un communiqué du 19 octobre, la Confédération paysanne, la Fédération nationale d’agriculture biologique, l’UFC-Que Choisir, France nature environnement et le Réseau action climat ont alerté sur la tournure que prend ce bilan à mi-parcours, qu’elles qualifient de parodie de consultation. « De nombreuses parties prenantes ont été délibérément écartées des groupes de travail, notamment des syndicats agricoles, les syndicats professionnels représentant l’agriculture biologique, plusieurs organisations environnementales et les associations de consommateurs, le débat s’en trouvant totalement déséquilibré au bénéfice des irrigants et de la vision la plus intensive de l’agriculture », indiquent-elles dans le communiqué. Pour le ministère de l’Agriculture, ces ONG se sont elles-mêmes positionnées en dehors des discussions. « Nous le regrettons, a-t-il indiqué. Toutefois, les présidents de groupe s’efforcent de maintenir le dialogue avec ces structures afin qu’elles contribuent tout de même aux travaux. »
Le Varenne de l’eau sera clôturé en janvier 2022.